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L’ONU tergiverse, tandis qu’Israël reste seul

Le Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) a adopté une résolution appelant à un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza. La résolution a été adoptée à l'unanimité par 14 des membres du Conseil de sécurité de l'ONU, les États-Unis s'abstenant.

Ce qui soulève la question : est-ce que quelqu’un devrait s’en soucier ? L’ONU compte-t-elle encore ? À bien des égards, très peu. L’ONU ne contrôle ni une force armée, ni un budget substantiel, ni aucun des autres éléments traditionnels de projection de puissance dans le monde. De plus, l’ONU a longtemps été en proie à des doubles standards et à des compromis moraux, accueillant des dictatures brutales telles que la Chine, Cuba, l’Arabie Saoudite et l’Érythrée au sein de son Conseil des droits de l’homme, tout en s’attaquant de manière grotesque à l’État démocratique d’Israël pour une censure disproportionnée.

L’ONU n’a pas non plus montré sa capacité ou sa volonté de contrôler ses propres agences. Les exemples abondent, le plus récent étant le fait que l’Office de secours et de travaux des Nations Unies (UNRWA), apparemment dédié au soutien des réfugiés civils palestiniens, a employé des terroristes du Hamas et a fourni un abri aux postes de commandement militaire du Hamas.

Il est révélateur que, même si la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU a au moins exhorté à la libération des nombreux otages israéliens détenus par le Hamas, elle n’a pas lié le cessez-le-feu à une exigence selon laquelle le Hamas libérerait les 134 otages israéliens restants qu’il détient. La résolution ne condamne pas non plus l'agression du Hamas contre Israël ni les abus répugnants commis par le Hamas contre les civils palestiniens comme boucliers humains. Les dirigeants du Hamas ne se soucient pas du tout du bien-être des civils palestiniens. Sa soif de sang est peut-être concentrée sur le meurtre de Juifs, mais elle considère la mort des Palestiniens comme une bagatelle.

Compte tenu de ces responsabilités manifestes, pourquoi cette dernière résolution de l’ONU a-t-elle fait la une des journaux du monde entier ? Car, aussi imparfaite soit-elle, l’ONU sert toujours d’intermédiaire pour les opinions de nombreux pays – et malheureusement, de nombreux pays se retournent contre Israël. De plus, l’abstention des États-Unis témoigne du fossé croissant entre la Maison Blanche de Biden et Israël.

L’administration Biden a décidé de s’abstenir – plutôt que d’opposer son veto à la résolution, comme elle l’avait fait pour trois précédentes mesures de cessez-le-feu du Conseil de sécurité de l’ONU – afin de signaler à Israël le mécontentement de la Maison Blanche à l’égard du Premier ministre Netanyahu et de la conduite de la guerre par Israël. Tant que Jérusalem bénéficie du soutien américain, Israël dispose d’un puissant tampon contre les critiques internationales. Sans le soutien américain, la capacité d’Israël à se protéger et à mener la guerre sera entravée.

Le moyen le plus rapide de libérer les otages israéliens restants, et soulager les souffrances des civils palestiniens, c'est pour Israël de mettre fin à la tyrannie du Hamas sur Gaza.

Ainsi, le véritable problème ici est le fossé croissant entre l’administration Biden et Israël, et non la résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies elle-même. Les frictions de la Maison Blanche avec Israël proviennent à leur tour en partie de la pression de sa base politique progressiste et de l’antipathie de la gauche envers l’État juif. Netanyahu, à juste titre irrité par le refus de la Maison Blanche d'opposer son veto à la résolution, a annulé une visite prévue à Washington, DC, de hauts responsables israéliens.

Alors qu’Israël se prépare à une nouvelle offensive contre les garnisons du Hamas dans la ville de Rafah à Gaza, l’administration Biden a fait pression sur le gouvernement Netanyahu pour qu’il suspende l’opération, accepte un cessez-le-feu en échange de nouvelles libérations d’otages et autorise davantage d’aide humanitaire. atteindre les civils palestiniens à Gaza. Le Hamas, astucieusement et cyniquement à l'écoute de l'opinion internationale, a fait traîner les négociations sur les otages dans le but d'augmenter la pression internationale sur Israël tout en donnant plus de temps au Hamas pour se regrouper face à l'assaut de l'armée israélienne.

Les problèmes ne sont pas simples. Netanyahu est largement impopulaire auprès du public israélien et porte une responsabilité importante dans les failles de sécurité qui ont permis l’assaut du 7 octobre. C'est un leader imparfait. À Gaza, les civils palestiniens ont désespérément besoin d’une aide humanitaire. L’administration Biden a fondé son abstention au Conseil de sécurité de l’ONU en partie sur ces préoccupations.

Mais la Maison Blanche a quand même commis une erreur en n’opposant pas son veto à la résolution. La sécurité et la survie d'Israël dépendent de l'éradication du Hamas. Et le moyen le plus rapide de libérer les otages israéliens restants, et soulager les souffrances des civils palestiniens, c'est pour Israël de mettre fin à la tyrannie du Hamas sur Gaza.

Pendant ce temps, les 15 nations du Conseil de sécurité de l'ONU, plutôt que d'émettre des résolutions creuses qui désavantagent injustement Israël, feraient mieux de soutenir le droit d'Israël à se défendre et de condamner la campagne génocidaire du Hamas.