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Israël porte la guerre à ses ennemis

Le mois dernier, des informations étonnantes ont été publiées dans les médias selon lesquelles des milliers de soldats du Hezbollah avaient explosé avec leurs propres appareils de communication. Bien qu’Israël, suivant sa politique habituelle, n’ait pas assumé la responsabilité de l’attaque, la plupart des observateurs ont immédiatement supposé qu’il s’agissait d’une cyberattaque des services de renseignement israéliens. Franchement, il n’y a jamais eu de doute sur l’auteur de cet acte. Une fois la poussière retombée, des dizaines de morts et des milliers de blessés, dont des centaines dans un état critique, ont été signalés. Les hôpitaux étaient débordés et on peut dire sans se tromper que l’ensemble de l’organisation terroriste était sous le choc.

Cet événement signale une nouvelle agressivité dans l’approche israélienne envers le Hezbollah. Combiné avec l'assassinat d'Ismail Haniyeh à Téhéran, en Iran, et l'assassinat de nombreux membres de haut rang du Hezbollah, cet événement représente une nouvelle approche de la part d'Israël. Finie l’ancienne politique de réponse discrète et du tac au tac aux attaques terroristes. Un élément d’imprévisibilité a été inséré dans l’équation.

L’ancien ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman a récemment tweeté six principes pour une nouvelle doctrine de défense : « 1. Mettre fin à la politique de confinement. Réponse énergique à toute violation ou attaque, aussi petite soit-elle. 2. Tout conflit doit se terminer par [a] victoire israélienne claire, sans aucun doute sur qui a gagné ou perdu. 3. Déplacer immédiatement les combats vers le territoire ennemi lors de tout conflit futur. 4. [Israel Defense Forces] ne permettra pas passivement à un groupe terroriste de renforcer sa puissance militaire. 5. Favoriser les frappes préventives chaque fois qu’un conflit potentiel surgit. 6. Israël doit toujours garantir des stocks de munitions pendant 45 jours consécutifs de combat, même en cas de guerre sur plusieurs fronts.

Ce que propose Lieberman est un changement de politique ne pas perdre à gagner de manière décisive et de répondre à tout ce qu'ils font à des frappes préventives qui les empêchent de le faire. Depuis l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, l’administration Biden a tenté de retenir Israël et d’éviter une guerre plus large grâce à sa faible politique d’apaisement. Mais l'apaisement ne fait qu'enhardir l'ennemi, et ainsi la guerre s'est transformée en une guerre d'usure contrôlée par les ennemis d'Israël.

Le Hezbollah tire des roquettes et des drones sur les zones peuplées du nord d’Israël depuis le 8 octobre 2023, en solidarité avec le Hamas. Le 27 juillet, une attaque à la roquette contre le village de Majdal Shams, sur le plateau du Golan, a tué 12 enfants druzes. Plus de 60 000 Israéliens sont devenus des réfugiés internes après avoir été forcés de quitter leurs foyers dans le nord du pays, près de la frontière libanaise, par les tirs de roquettes du Hezbollah.

Ce que les négociations, les concessions et la tolérance ne peuvent pas réaliser, un coup puissant et décisif porté aux capacités militaires de l’ennemi pourrait bien le réaliser.

Avec la cyberattaque du mois dernier utilisant des téléavertisseurs, Israël semble avoir renversé la situation et porté un coup psychologique puissant au Hezbollah et à l'Iran. Les membres du Hezbollah ont été avertis de ne pas utiliser leurs téléphones portables de peur d’être suivis et ciblés par les Israéliens. Ils sont passés aux téléavertisseurs, puis ils ont explosé. Ils sont passés aux radios bidirectionnelles, puis celles-ci ont explosé. Ils ont eu recours à une réunion en personne et les FDI ont bombardé le bunker dans lequel ils se sont rencontrés. Le Hezbollah est désormais en plein désarroi et perd son leadership à un rythme alarmant.

Israël dispose d'excellents renseignements sur les dirigeants du Hezbollah et leurs mouvements et peut, apparemment, éliminer le personnel clé presque à volonté. Cela a été clairement démontré lorsque, fin juillet, Israël a éliminé le chef du Hamas Ismail Haniyeh sous le nez des Iraniens à Téhéran et a également éliminé le commandant en second du Hezbollah, Fouad Shukr, à Beruit.

Les guerres prennent fin lorsqu’un camp commence à désespérer de gagner plus en continuant qu’en se rendant. Ce n’est que lorsqu’une partie perd la volonté de se battre qu’il y a une chance de voir émerger une paix durable du conflit. Tant que l’Iran et ses groupes mandataires croient que le succès est proche et qu’ils n’ont qu’à tenir le coup encore un peu, la guerre continuera et tout cessez-le-feu ne sera qu’une opportunité pour les agresseurs de se réarmer et de se préparer à se battre à nouveau.

Le 16 septembre, le cabinet de guerre israélien a ajouté comme objectif officiel le rétablissement de la sécurité des citoyens israéliens dans le nord, ce qui signifie probablement qu’une invasion du Liban est de plus en plus probable. Mais Israël a déjà fait un grand pas vers la paix en infligeant un lourd coup psychologique au Hezbollah.

Ce que les négociations, les concessions et la tolérance ne peuvent pas réaliser, un coup puissant et décisif porté aux capacités militaires de l’ennemi pourrait bien le réaliser. De nombreux soldats du Hezbollah doivent être allongés dans des lits d’hôpitaux et se demander pourquoi Hassan Nasrallah a laissé durer cette guerre de faible intensité et inutile pendant près d’un an. Qu’a réalisé le Hezbollah ? Il faut semer le doute dans l’esprit des terroristes quant à leur capacité à espérer remporter les grandes victoires dont ils parlent avec tant de certitude. Ce n'est que lorsque les ennemis d'Israël perdront la capacité de croire à la victoire finale que la paix aura une chance.