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Global Briefs : Les agriculteurs descendent à New Delhi

Inde

La police a bloqué New Delhi en février alors que des milliers d’agriculteurs conduisaient leurs camions et leurs tracteurs vers la capitale lors de manifestations massives. Plus de 200 syndicats d’agriculteurs de tout le pays ont exigé que le gouvernement tienne les promesses qu’il a faites en 2021 lorsque le Premier ministre Narendra Modi a retiré des réformes agricoles controversées en réponse aux manifestations de masse. Les agriculteurs veulent des prix minimum garantis pour leurs produits, une dispense des prêts agricoles et une compensation pour les agriculteurs décédés lors des précédentes manifestations. Les agriculteurs européens protestent également contre les réglementations environnementales et les pressions visant à faire baisser les prix. —Jenny Lind Schmitt


Source de l’encadré d’information : The World Factbook-CIA

Russie

La police a arrêté des centaines de personnes en deuil à travers le pays le 18 février alors qu’elles rendaient silencieusement leurs hommages au chef de l’opposition Alexei Navalny. Les autorités ont annoncé le 16 février que Navalny était décédé du « syndrome de mort subite » après s’être effondré dans le camp pénal sibérien où il était emprisonné. Après s’être remis d’une attaque presque mortelle à l’agent neurotoxique en 2020, Navalny a insisté pour retourner en Russie. Dès que son avion a atterri, les autorités l’ont arrêté sur la base de ce que les critiques ont qualifié d’accusations politiques forgées de toutes pièces. Il purgeait trois peines, la dernière totalisant 19 ans. Quelques heures seulement après que les autorités ont annoncé sa mort, la veuve de Navalny, Ioulia Navalnaya, a pris la parole lors de la conférence sur la sécurité de Munich. Elle a déclaré que Poutine et son entourage portent la responsabilité de « ce qu’ils ont fait à notre pays, à ma famille, à mon mari ». Les autorités ont retenu le corps de Navalny pendant plusieurs jours après sa mort, une décision qui, selon ses alliés, a permis aux autorités de dissimuler toute trace d’acte criminel. —Jenny Lind Schmitt


Madagascar

Le Parlement a adopté le 2 février une loi autorisant la castration des personnes reconnues coupables de viol sur mineure. Les violeurs d’enfants de moins de 10 ans seront castrés chirurgicalement, tandis que ceux dont les victimes ont entre 10 et 13 ans seront castrés chirurgicalement ou chimiquement. Pour les victimes âgées de moins de 18 ans, les violeurs ne seront confrontés qu’à la castration chimique. En plus de la castration, les contrevenants risquent la prison à vie. Le ministre de la Justice de Madagascar a déclaré que la loi était nécessaire pour freiner les auteurs de viols alors que les cas de viols d’enfants ont augmenté. La nation insulaire a enregistré 133 cas en janvier, soit déjà plus d’un sixième des 600 cas enregistrés l’année dernière. Mais Amnesty International a critiqué cette loi, la qualifiant de cruelle et inhumaine, la qualifiant d’incompatible avec l’interdiction de la torture à Madagascar. —Joyce Wu


Nicolas Maduro

Nicolas Maduro
Matias Delacroix/AP

Venezuela

Le président Nicolas Maduro a demandé à 13 membres du personnel des droits de l’homme de l’ONU de quitter le pays dans les 72 heures après avoir accusé leur bureau de colonialisme. Le 13 février, le bureau de l’ONU a exprimé sa profonde préoccupation face à la détention par le gouvernement de la militante des droits humains Rocio San Miguel et de sa famille. Miguel est accusé de trahison et de complot en vue d’assassiner Maduro, qui est candidat à sa réélection. Maduro ayant interdit à ses opposants politiques de se présenter, le gouvernement américain a réimposé en janvier des sanctions contre l’industrie aurifère du Venezuela. Les responsables américains se sont également engagés à laisser expirer les licences pétrolières et gazières du Venezuela en avril. Maduro a répondu en refusant d’accepter des vols rapatriant des immigrants illégaux. —Amy Lewis


Yorgos Karahalis/Bloomberg via Getty Images

Grèce

Le 15 février, le pays est devenu le premier pays chrétien orthodoxe à légaliser le mariage homosexuel. Après deux jours de débats houleux, 176 députés ont voté pour le changement, tandis que 76 s’y sont opposés et 46 se sont abstenus. Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis avait exhorté les législateurs à rejeter ce qu’il qualifie de vues conservatrices désuètes, affirmant que le projet de loi mettrait fin à l’oppression et à l’exclusion des personnes LGBTQ. Il a également évoqué le désir d’aligner la Grèce sur les 36 autres pays qui ont légalisé le mariage homosexuel. Plusieurs évêques orthodoxes ont menacé d’excommunier les législateurs qui avaient voté pour le projet de loi. —Elizabeth Russell


Malaisie

Le 9 février, le plus haut tribunal de ce pays à majorité musulmane a annulé 16 lois islamiques promulguées par le gouvernement de l’État de Kelantan qui imposaient des sanctions pour des délits tels que la sodomie, le harcèlement sexuel, les jeux de hasard et la profanation de lieux de culte. Dans sa décision à 8 voix contre 1, la Cour fédérale a déclaré que l’État n’avait pas le pouvoir d’adopter des lois islamiques sur ces sujets car ils relèvent de la loi fédérale. La Malaisie dispose d’un système juridique à double voie pour les musulmans, qui applique à la fois les lois laïques et la charia, la loi islamique basée sur le Coran et les enseignements de Mahomet. La charia est promulguée par les législatures des États, tandis que les lois laïques sont adoptées par le Parlement malaisien. Les groupes musulmans conservateurs craignent que cette décision ne porte atteinte à l’islam ou aux tribunaux islamiques du pays. —Joyce Wu