Dans le ménage des Dieux: Juggling Temporel
Se perdre dans le temps est une expérience commune à beaucoup d’entre nous. Suspendus entre le passé qui se fait de plus en plus flou et le futur insaisissable, nous vivons pour le moment, aspirant à une maitrise divine de la quatrième dimension. Au milieu de ces préoccupations temporelles, on peut se demander: qui, dans la mythologie divine, tient les rênes du temps? Est-ce qu’une divinité se lève chaque matin, l’horloge à la main, pour orchestrer la progression irrévocable des heures ?
Du côté de la Grèce Antique: Chronos, le Temps Incarné
Pour y voir plus clair, faisons un voyage dans le temps, retournons à l’époque de la Grèce antique. Ici, nous rencontrons Chronos, une puissante entité primordiale représentant le temps lui-même. Il est souvent confondu avec Cronus, le titan, père de Zeus. Mais attention à ne pas mélanger les deux! Si Cronus est célèbre pour sa carrière paternelle tumultueuse, Chronos est bien moins anthropomorphisé. Il est le temps dans son sens le plus abstrait, englobant les cycles de la vie et de la mort, les rythmes cosmiques que même les dieux doivent respecter.
Chez les Hindous: Kali, la Dévoreuse de Temps
Du côté de l’hindouisme, c’est la déesse Kali qui danse avec le temps. Bien que mal comprise et souvent considérée comme une déesse de la mort et de la destruction, Kali est avant tout la déesse du temps, dans toute sa splendeur impitoyable. Son nom lui-même, dérivé de l’hindi « kāla », signifie le temps, le noir, le mort. En dévorant le temps, Kali danse sur un champ de bataille, les yeux fous, la langue pendante et des guirlandes de têtes humaines autour de son cou. Une image déconcertante pour ceux qui la voient pour la première fois, mais Kali est profondément respectée comme mère et protectrice. C’est elle qui régit la progression du temps, du début à la fin.
Sous les auspices nordiques: Verdandi, Fileuse du Présent
Dans la mythologie nordique, la notion du temps est gardée par les Nornes, trois déesses du destin dont Verdandi est directement associée au ‘présent’. Cette dernière, avec ses sœurs Urd (passé) et Skuld (futur), file le destin des hommes et des dieux. Verdandi, en particulier, tisse le présent, manipulant le fil de la vie de chaque être vivant pour créer le tissu complexe de l’ici et maintenant.
Conclusion: Le Temps, Affaire de Divinités
Le temps n’est pas figé. Il est, par essence, le mouvement et le changement, l’évolution et la décadence. Dans toutes les cultures, la divinité chargée de régner sur le temps est souvent associée à de puissantes forces de la vie, de la mort et du destin. Que ce soit le vague Chronos, la dévoreuse Kali ou la tisseuse Verdandi, celle qui tient dans ses mains le pouvoir du temps, règne sur une éternité insaisissable. Peut-être est-ce une façon pour l’homme de donner un visage à l’incompréhensible, de personnaliser le mystérieux. Une chose est sûre, quelle que soit l’entité en charge, le temps, comme le disait le poète Virgile, « fuit irrévocablement ».