Publié le

qui-est-eostre-2

L’origine mystérieuse d’Eostre

Eostre ou Ostara, comme vous préférez l’appeler, est un personnage enveloppé de mystère. Avec l’arrivée du printemps, son nom est souvent prononcé, mais que savons-nous réellement de cette figure centrale de la mythologie germanique et anglo-saxonne ? N’est-elle pas justement celle qui donne son nom à l’une des célébrations les plus populaires dans le monde occidental, Pâques ?

Les traces de son histoire sont infimes et relèvent presque exclusivement d’une seule source : le travail de l’historien chrétien du VIIIe siècle, le Vénérable Bède. C’est dans son oeuvre capitale « De Temporum Ratione » (Sur le calcul du temps), qu’il fait mention d’Eostre, déesse du printemps et de la renaissance, dont le nom était donné au mois du printemps équinoxe dans le calendrier anglo-saxon. Bède explique que même après la christianisation de l’Angleterre, le nom d’Eostre est resté attaché à cette période de l’année, transformant rapidement Eostre en symbole de résurrection… et quelques siècles plus tard, le nom se retrouve associé à la fête de Pâques.

Eostre: Une déesse oubliée

Au-delà de cette unique source historique, Eostre longtemps était restée dans l’obscurité. Elle n’a pas reçu autant d’attention que d’autres divinités de la mythologie germanique, comme Odin, Thor ou Freya. Ses traces semblent avoir été perdues dans les brumes du temps et la seule information que nous ayons sur elle, outre son association avec le printemps et la renaissance, est qu’elle était adorée lors de fêtes païennes qui célébraient l’équinoxe de printemps.

C’est cette absence d’informations qui a conduit certains chercheurs à douter de l’existence même de cette déesse. Ils pensent que Eostre était peut-être une invention de Bède, un moyen poétique de justifier l’origine du nom « Pâques » dans la langue anglaise.

La renaissance d’Eostre

Cependant, ces doutes n’ont pas empêché certaines traditions et groupes neopagan comme les Wiccans de la fin du XXe siècle, de réclamer Eostre comme l’une des leurs. Trafficant à travers l’histoire et la mythologie, ces groupes ont reconstruit Eostre en une déesse de l’aube, de la fertilité et de la renaissance associée aux cerfs, aux lièvres, aux oiseaux, aux œufs et, bien sûr, au printemps.

Pour ces néopaganistes, Ostara, comme on l’appelle souvent, est aujourd’hui célébrée lors des rituels équinoxes de printemps, où des décorations à base d’œufs, de cerfs et de lièvres décorent les autels, et où l’on peint les œufs, symboles traditionnels de renaissance et de fertilité, en des couleurs éclatantes.

Eostre : Symbole de transformation et de renaissance

Bien que l’existence d’Eostre comme déesse historique fasse toujours débat parmi les intellectuels, l’importance de cette figure pour certains groupes spirituels est indéniable. Que l’on choisisse de voir en elle une déesse du renouveau ou le symbole poétique d’une saison de renouveau, la légende d’Eostre touche à des thèmes universels : le passage de l’hiver au printemps, la transformation, la renaissance et la célébration de la vie qui se renouvelle indéfiniment.

Comme beaucoup de mythes, l’histoire d’Eostre est aussi floue et changeante que la lueur de l’aube qu’elle est censée représenter. Pourtant, malgré les ombres qui entourent sa véritable nature, Eostre demeure une figure fascinante, porteuse d’un message d’espoir et de renouvellement – un message qui résonne profondément en nous, peu importe d’où nous venons ou ce en quoi nous croyons.