Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a commencé la semaine en se battant pour son poste, tous les coins du Parlement appelant à sa démission. Lundi, la ministre des Finances, Chrystia Freeland, a démissionné en signe de protestation. Le ministre des Finances est le deuxième derrière le premier ministre, et Freeland était auparavant connue comme une alliée fidèle de Trudeau. Freeland a démissionné quelques heures seulement avant qu'elle ne présente les finances nationales et le plan pour l'exercice à venir. Dans sa lettre à Trudeau, Freeland a fait référence à des désaccords remontant à l’automne. Elle a également écrit que Trudeau lui avait dit vendredi dernier de quitter son poste de ministre des Finances pour occuper un autre poste au Cabinet.
« Après réflexion, j'ai conclu que la seule voie honnête et viable est pour moi de démissionner du Cabinet », a écrit Freeland.
Trudeau a promu le ministre de la Sécurité publique Dominic LeBlanc pour remplacer Freeland au poste de ministre des Finances. LeBlanc a déclaré que lui et Trudeau chercheraient un terrain d’entente avec Trump et aborderaient la question du coût de la vie au Canada.
Où est Trudeau? Le Premier ministre n'a publié aucune déclaration écrite lundi mais a brièvement pris la parole lors d'une réunion du caucus libéral dans la soirée. Dans des remarques diffusées en continu, il a reconnu certaines difficultés récentes, mais a appelé les Canadiens à se rallier derrière lui, contrastant ses plans avec ceux du Parti conservateur.
Qui au Parlement veut qu’il sorte ? Dès octobre, des députés conservateurs ont appelé Trudeau à entamer un processus de démission. Des députés de différents partis ont relancé ces appels lundi. S'adressant au média canadien True North, le député libéral Francis Drouin a déclaré qu'il avait défendu Trudeau dans le passé, mais qu'il ne voyait plus d'issue sans son départ. Le chef conservateur Pierre Poilievre a déclaré que le leadership de Trudeau était hors de contrôle. Lundi, Poilievre a convoqué de nouvelles élections. Le député Yves-François Blanchet, chef du Bloc Québécois ou parti nationaliste québécois, a également appelé à des élections et a demandé à Trudeau de dissoudre le gouvernement au cours de la nouvelle année.
Qu’est-ce qui a déclenché cela ? Les dirigeants canadiens sont en désaccord depuis des semaines à la suite des menaces du président élu Donald Trump de taxer jusqu'à 25 % les produits canadiens. Dans sa lettre de démission, Freeland a critiqué la politique de Trump comme étant un nationalisme économique agressif. Le mois dernier, Trump a annoncé qu’il imposerait des droits de douane au Mexique, au Canada et à la Chine dès son premier jour de mandat. Il a déclaré que cette décision obligerait ces pays à lutter contre l'immigration illégale et le trafic de drogue vers les États-Unis. Trudeau s'est rendu au complexe Mar-a-Lago de Trump, en Floride, le 30 novembre pour ce que les deux dirigeants ont alors qualifié de conversation productive. Les 13 premiers ministres provinciaux et territoriaux du Canada se sont réunis lundi pour discuter des tarifs. Ils attendaient également le discours de Freeland sur les perspectives financières du gouvernement fédéral et sa réponse à Trump.