Au sujet des dragons ...

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DRAGON (n.m., du latin Draco) : Monstre fabuleux représenté avec des ailes et la queue d'un serpent.
Dictionnaire Larousse
Le dragon est une figure mythologique importante dans de nombreuses civilisations. Dès 5000 ans avant JC le dragon est mentionné dans des textes Sumériens, on le retrouve ensuite en chine et en Mésopotamie 2000 ans avant JC, puis peu avant l’ère chrétienne en inde. Par la suite il reste une figure très présente dans les mythologies et légendes occidentales, notamment Celtes et Grecques. On peut donc estimer l’age du dragon à 7000 ans.
Histoire et caractéristiques
Symbolique
Pour la plupart des civilisations orientales de l’antiquité le dragon est un symbole fortement maléfique. Pour les Babyloniens, la déesse Tiamat est un dragon commandant des hordes de serpents et de monstres, après sa destruction par Marduk le monde a été créé à partir de sa dépouille.
Pour les Egyptiens, Apopis est le dieu-dragon des ténèbres, battu chaque matin par Ré pour ramener le soleil sur le monde.
Dans la Mythologie Grecque le dragon est souvent le gardien d’un trésor ou d’une captive, il est aussi représenté comme un monstre dévorant les gens. Par exemple Ladon veillant sur les pommes d’or du jardin des Hespérides et Persée tuant un dragon pour libérer Andromède.
Chez les Indiens, Indra, roi des cieux, tue Vitra le dragon pour libérer la pluie.
Les seules exceptions sont les cultures Chinoise et Japonaise ou le dragon est symbole de sagesse et représente la spiritualité. Il est la réunion des principes antagonistes de l’univers (le ying et le yang). Dans la fête du nouvel an chinois le dragon repousse les mauvais esprits pendant la nouvelle année.

Dans les civilisations occidentales le dragon a une symbolique variable.
Pour les chrétiens le dragon est une créature du diable synonyme de destruction, comme dans l’apocalypse, ou un symbole païen. L’Archange Saint Michel terrassant le dragon représente la victoire de la foi sur le mal. Plus tard il est utilisé dans les processions religieuses pour représenter l’hérésie vaincue par l’Eglise.
Pour les peuples scandinaves le dragon est une représentation de la force, Siegfried acquiert l’invincibilité en tuant le dragon Fafnir et en se couvrant de son sang. Pour inspirer la peur à leurs ennemis les Vickings ornaient la proue de leurs bateaux de sculptures de dragons. La Mythologie scandinave mentionne aussi un dragon céleste enroulé autour de la terre : le Midgardorm.
Dans la mythologie Celte le dragon est représenté comme le plus terrible adversaire qui puisse être affronté, ainsi quasiment tous les chevaliers de la table ronde en ont tué un au cours de leur quête du graal, Arthur en tuant même plusieurs.
Au moyen âge, l’Héraldisme (science du blason et des armoiries) empreinte fréquemment l’image du dragon pour symboliser la force et la puissance. Cette symbolique est héritée des emblèmes des peuples Germains et Romains du début de l’ère chrétienne.

Réprésentation
Il est assez difficile de se figurer comment les Sumériens et les Babyloniens représentaient le dragon. La plus ancienne représentation connue de ces civilisations est celle de Sirrush, le dragon de la porte d’Ishtar dont la création est estimée à 600 avant JC. Le dragon y apparaît comme une créature a quatre pattes de forme canine et couvertes d’écailles. Néanmoins cette représentation semble être en contradiction avec la conception de l'Enuma Elisha, ou l’apparence de Tiamat est vraisemblablement celle d’un serpent gigantesque.
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(La diversité et les grandes contradictions dans les sources que j’ai consultées sur le sujet ne me permettent malheureusement pas d’être ni plus affirmatif, ni plus précis.)
Les premières identifications claires de la morphologie du dragon sont celles des Aztèques, des chinois et des japonais.
Pour les Aztèques, le dragon est la réunion du serpent et de l’oiseau, Quetzalcoatl le serpent à plumes.
Pour les Aztèques, le dragon est la réunion du serpent et de l’oiseau, Quetzalcoatl le serpent à plumes.
Les dragons chinois et japonais ont sensiblement le même aspect, la seule différence notable entre les deux représentations est le nombre de griffes : celles du dragon Japonais sont au nombre de trois alors que le Chinois en possède quatre pour les espèces ordinaires et cinq pour le dragon impérial.
La description la plus précise de l’apparence du dragon chinois a été faite par Wang Fu peu avant l’ère chrétienne. Le dragon est la réunion de toutes les espèces animales de la terre. Il a le corps, du serpent, les écailles de la carpe, la tête du chameau, les cornes du cerf, les yeux du lièvre, les oreilles du taureau, le cou de l’iguane, le ventre de la grenouille, les pattes du tigre et les serres de l’aigle. Une crinière de lion orne son cou, son menton et les articulations de ses pattes. Il possède aussi des cornes pareilles a des andouillers de chaque coté de la bouche et de longs favoris sur le museau.
Le dragon oriental peut être de couleurs différentes, les plus courantes étant le rouge, le bleu, le noir, le blanc et le jaune. Il est souvent représenté avec une perle dans la gueule ou dans les griffes dont il semble tirer son pouvoir et par laquelle il montre son caractère divin.
Les premières représentations du dragon au moyen orient sont celles d’Ouroboros, le dragon qui se mord la queue, en Egypte aux environs de 1600 avant JC. Cette représentation a ensuite été reprise par les Phéniciens, puis les Grecs qui lui ont donné ce nom. Ce symbole se retrouve aussi dans la culture Celte, ainsi que la mythologie Scandinave, Jormundgangr entoure sous terre les racines d'Yggdrasil, le frêne qui supporte la voûte céleste.
En Occident le dragon prend tout d’abord la forme d’un serpent géant. Il n’y a aucune mention claire du dragon dans le texte original de la Volsunga Saga, il y est fait mention d’un serpent monstrueux par ses proportions et non par sa morphologie. Il semblerait que ce soit la chrétienté qui ait importé d’orient la notion de dragon, puisque dans l’adaptation chrétienne de la mythologie païenne d’Europe du nord, le chant des Niebelungen, Siegfried combat un dragon et non plus un serpent géant.

A partir des débuts de l’ère chrétienne le dragon prend de nombreuses formes très variées sans qu’il soit possible d’en situer précisément les origines temporelles et/ou géographiques.
Dans un texte saxon du sixième siècle Beowulf affronte un dragon, décrit comme un serpent ailé et crachant du feu. Il s’agit vraisemblablement de la première apparition du dragon tel qu’il est représenté en Héroïc Fantasy.
Cette représentation est une construction occidentale faite à partir de la forme orientale, associée aux mythes moyens orientaux.
Dès lors le dragon occidental aura toujours une morphologie relativement stable, sauf en ce qui concerne sa taille. Celle-ci pouvant aller d’un gigantisme tel que l’ombre du dragon peut recouvrir toute une ville, à la taille d’une libellule (en anglais libellule se dit dragonfly).
Une autre caractéristique importante du dragon « Héroïc Fantasy » apparue a cette époque et la diversité de son caractère et de son attitude vis-à-vis des humains. Du statut de monstre représentant le mal absolu dans l’ancien testament, le dragon devient le symbole des rois de Bretagne, quand Uther, à partir d’une prédiction de merlin fait réaliser, deux dragons d’or pour en déposer un dans la cathédrale de Winchester et conserver l’autre au combat. C’est a partir de ce moment la qu’on le nomma Uther Pendragon (tête de dragon en langue bretonne). Par la suite son fils merlin conservera le dragon comme symbole. A l’heure actuelle le dragon est toujours le symbole du Pays de Galle.
Voilà donc pour cette première partie du dossier sur les dragons consacrée à retracer une histoire, la plus juste et la plus représentative possible du mythe du dragon. Celle-ci ne se veut pas exhaustive et encore moins parfaite, j’espère néanmoins qu’elle vous permettra, si besoin est, de mieux comprendre le mythe.
Anatomie et psychologie
Le dragon est assurément une figure incontournable de l’Héroïc Fantasy, au même titre que les elfes, nains et autres orcs. La prétention de ce dossier n’est pas de décrire toutes les manifestations du dragon dans tous les univers HF ou il apparaît (le sujet est bien trop vaste) mais de faire une synthèse de l’essentiel de ce qu’il faut savoir sur le sujet.
Anatomie
Anatomiquement, comme historiquement, il existe deux grands types de dragons : le dragon oriental et le dragon occidental. Le dragon oriental étant quasi-inexistant en HF, je traiterai uniquement du dragon occidental. Pour simplifier le sujet, je ne tiendrais pas compte des quantités de variations qui peuvent être rencontrées, anatomiquement le dragon décrit ici possédera donc deux paires de pattes et une paire d’aile. Le but de ce dossier n’est pas de parler de cryptozoologie, donc je n’entrerai pas dans les détails de la physiologie et autres mécanismes supposés permettre aux dragons de cracher le feux ou autres choses.
Il existe néanmoins des sites et des ouvrages traitant de ce sujet cités en fin de dossier.
Bien que l’aspect extérieur du dragon (notamment la présence d’écailles) fasse au premier abord penser aux reptiles, une étude un peu plus poussée montre que le dragon tient plus du félin. En effet à l’exception de la gueule, le dragon ne peut pas être assimilé au crocodile par exemple. L’étude de la morphologie du dragon montre que le squelette et la répartition des muscles est très proche du félin, avec comme chez celui-ci une majorité des muscles concentrée sur la poitrine. Le fait est bien sur amplifié par la présence des muscles nécessaires aux battements des ailes. Les pattes ont la forme de celles d’un félin mais leur extrémité est très proche de celle d’un aigle par exemple, elles sont munies de griffes pointées vers l’avant.
Les ailes du dragons sont semblables a celles d’une chauve-souris, elles sont donc dotées d’une alaire (sorte de doigt non relié a la membrane de l’aile) terminée par une griffe.
La gueule du dragon est quant à elle d’une forme plus proche de celle des canidés, en y ajoutant bien sur la grande quantité de crocs, la présence éventuelle de cornes et autres crêtes.
La peau du dragon est entièrement recouverte d’écailles, que l’on prétend plus solides que l’acier. Celles-ci sont parfaitement ajustées sur la totalité du corps et suivent tous les mouvements, ce qui participe en grande partie à la réputation de quasi-invulnérabilité du dragon. La forme des écailles varie selon la partie du corps qu’elles recouvrent. Les plus grandes écailles se retrouvent sur le cou, la queue, le dos, les pattes et la poitrine du dragon. Ces écailles sont disposées à la façon des tuiles et se recouvrent en grande partie, ce qui renforce la résistance de l’ensemble. Les autres parties du corps sont couvertes par des écailles plus petites, fixées à la peau par leur centre et disposées de façon jointive. Un dragon ne mue jamais, il ne perd donc jamais ni peau ni écailles, en tout cas pas naturellement. Les écailles grandissent et se renouvellent tout au long de la vie du dragon, si une de celles-ci vient à tomber une nouvelle pousse pour prendre sa place.
Une autre caractéristique du dragon le rapprochant des réptiles est son mode de reproduction. Sans entrer dans les détails on note toutefois que les dragons pondent des œufs et n’allaitent pas leurs enfants.
Les seules particularités anatomiques du dragon qui ne peuvent être reliées directement à une autre espèce animale courante sont la queue et le cou, qui semblent être le seul véritable héritage morphologique venant du serpent. En effet l’étude anatomique du dragon montre qu’il est impossible de le considérer comme un serpent muni de pattes et d’ailes. Il apparaît par contre clairement que si l’anatomie du dragon occidental est sensiblement différente de celle du dragon oriental, elle relève dans les deux cas de la réunion de particularités d’espèces animales différentes.
Croissance
Très peu d’auteurs de HF ayant pris la peine de détailler tous les aspects de la vie du dragons, la plupart des informations citées ici sont issues des JDR et principalement, cela va de soit, de Donjons et Dragons à travers le « draconomicon ».
A quelques rares exceptions près, il est couramment admis que le dragon est d’une taille considérable. Il semble que le dragon ne cesse de grandir tout au long de sa vie. Ainsi un dragon adulte atteint dans la plupart de ses représentations une taille avoisinant les dix mètres. Mais un dragon très ancien peut largement dépasser cette taille.
A sa sortie de l’œuf un dragonnet mesure environ de 50 à 90 cm. Le développement physique et intellectuel pour arriver à maturité prend environ une cinquantaine d’années. C’est dans cette période que le dragon s’installe dans son antre. A ce stade le dragon est déjà d’une grande puissance et ses capacités intellectuelles dépassent de loin celles d’un humain ordinaire. Le dragon atteint l’age adulte vers 400 ans. Passé cet age le dragon continue de croître mais sa résistance, ses capacités intellectuelles et sa puissance physique sont déjà considérables et correspondent aux standards habituels.
L’espérance de vie des dragons varie selon les représentations mais elle est de toutes façons très longue (dans certains cas il est même décrit comme étant immortel). Couramment celle-ci ce compte en siècles et on estime que le potentiel maximum d’un dragon est atteint aux alentours de 1200 ans.
Il est difficile de savoir avec certitude quel est l’age moyen auquel un dragon décède de mort naturelle car ceux-ci vivent souvent en reclus et ils ont tendances à exagérer leur age. De plus il est évident qu’un dragon vieillissant est la source de bien des convoitises et les morts naturelles peuvent donc aisément être considérés comme minoritaires. Il existe néanmoins un grand nombre de spéculations sur le sujet, comme par exemple l’existence de cimetières de dragons. Certains univers (les royaumes oubliés notamment) font mention de dracoliches qui peuvent alors exister pendant plusieurs millénaires et devenir des créatures d’une puissance à peine croyable.
Psychologie
Comme pour le reste la psychologie du dragon dépend fortement de l’univers dans lequel il évolue. Il existe cependant des traits psychologiques quasi-universels. En règle général le dragon souffre d’un très gros complexe de supériorité et se considère souvent comme la forme de vie la plus parfaite qui se puisse concevoir. Le dragon est considéré comme une créature très intelligente et doté d’un esprit puissant. Néanmoins dans quasiment toutes les descriptions le plus gros point faible du dragon est son arrogance qui est à la mesure du reste, c'est-à-dire très imposante. Les exemples de dragons mis en échec car ayant cédé à la flatterie sont très nombreux. Une autre tendance très répandue chez les dragons est l’avarice associée à l’accumulation de trésors matériels et/ou ésotériques.
Pour le reste, la psychologie du dragon est elle aussi variable. Parfois le dragon est représenté comme une créature absolument mauvaise cherchant systématiquement à nuire ou au contraire comme une créature sociable, voire domestiquée. Dans certains cas l’attitude du dragon dépend de sa race, ainsi dans l’univers de AD&D les dragons métalliques (or, argent, etc…) sont des créatures pacifiques et raisonnables (selon les standards draconniens) alors que les dragons chromatiques (noirs, rouges, etc…) sont des êtres d’une malveillance rare et très agressifs.
Capacités particulières
La principale particularité du dragon est tellement connue et évidente que je ne m’attarderai pas dessus, il s’agit de la capacité à cracher du feu (ou selon les cas de la glace, de l’acide, etc…), ce qui représente son arme la plus dévastatrice dont il est souvent dit qu’elle permet aux dragons de raser des villes entières. Le souffle du dragon est souvent décrit comme étant d’une puissance à laquelle rien où presque ne peut résister. Il est aussi considéré comme une valeur étalon du potentiel de destruction d’une arme ou d’un sortilège ainsi que comme la flamme ayant servie à forger des armes légendaires. Il existe plusieurs théorie sur les origines de cette aptitude mais la n’est pas le propos de ce dossier (certains des ouvrages et sites cités en fin de dossier y font cependant référence).
En outres il est selon les cas attribué au dragon une grande quantité de capacités hors du commun. Les sens du dragon, et en particulier sa vue, sont hyper développés, la réunion de toutes ces facultés sensorielles aboutie généralement à une sorte de sixième sens qui lui permet de détecter aisément les éventuelles intrusions dans son antre (il n’a jamais été écrit que pénétrer l’antre d’un dragon soit simple et sans danger). Malgré sa masse imposante le dragon peut se déplacer parfaitement silencieusement ce qui en fait un prédateur redoutable et redouté.
Une autre capacité particulière et très répandue est la terreur qu’inspire la présence du dragon à toutes les autres espèces. Elle a souvent été décrite comme une panique absolue paralysant de peur même les plus braves et les empêchant de réagir à l’approche d’un dragon.

Conclusions
On peut constater que malgré certaines spécificités propres à l’auteur où a l’univers mentionnant le dragon il reste un grand nombre de caractéristiques communes. Il est indéniable que le dragon est une créature d’une grande puissance aux pouvoirs impressionnants et que dans tout les cas il est un des adversaires ou alliés les plus puissant qu’il se puisse imaginer. Partout ou il en est fait mention de combat contre un dragon celui-ci est forcement titanesque et très périlleux même pour les plus grands héros de l’HF.
Annexes
Concernant les dragons en général : Le draconomicon, extension officielle des règles de AD&D traitant exclusivement des dragons, superbement illustrée par Tod Lockwood (une grande partie des images de cette partie de dossier en sont tirées). Certainement le livre le plus précis concernant tout ce qui est relatif au dragon, y compris les règles permettant d’intégrer au mieux des dragons dans vos parties de JDR.
Concernant la cryptozoologie : http://dragonsdelegende.free.fr, un site traitant exclusivement de l’étude des dragons. Le contenu est un peu farfelu à mon goût mais il y a néanmoins des choses intéressantes notamment concernant la cryptozoologie du dragon.